31 mars 2007

chamallow

Je dois vous présenter avec les délais de retard habituels, les deux nouvelles colocataires de ces funèbres lieux: Claire et Kerrin. Parmis nous depuis un soir de janvier où j'errais dans les couloirs et rencontrai deux demoiselles armées de valises conséquantes, entrées par effraction (nous avions, une fois n'est pas coutume, oublié de fermer la porte d'entrée).

Eri notre artiste japonnaise a jeté sur elles son regard aiguisé dès les premiers instants pour nous pondre en deux épatantes secondes des portraits plus fidèles encore que des photos mal éclairées et surtout toujours prises alors que les concernées sont en état d'ivresse avancée. je vous les offre donc en version manga:



Et pendant qu'on y est, je vous joints la totale, la coloc au complet + des DJ + le proprio en mode cadavre:

(cliquez dessus l'image pour un affichage digne de ce nom)

Si je vous dis que ces très chères sont venues remplacer les départs de Lucile et Grégoire, vous déduirez aisément que nous subissons depuis 3 mois un déséquilibre des sexes: le loft perd sa dualité 4filles/4gars pour un dangereux 5 filles face à 3 victimes masculines.
Place aux potins, aux chamailleries, aux crises de période rouge démultipliées qui saturent l'ambiance, aux rivalités engendrées par la pénurie de mâles, aux migrations massives toutes les heures pour faire pipi, vous direz vous. Point du tout, l'ensemble de ces emmerdes se sont envolées dans l'avion vers la Belgique qui transportait dame Lucile. Madame ragots déguerpie et Monsieur testostérone et muscle juice expatrié, nous voici sans tensions ni dragouilles à la sauce barbie et ken.

Et en bonus, des soirées chocolat-vodka-pyjama improvisées dans l'entrée en pleine nuit:






Pi des drôleries uniques, parce que la recette inclue un ingrédient majeur: l'appartement de Luc, proprio décrit ici par les soins de Sylvain. En d'autres termes, un logis habité aussi par une faune toutafait charmante: cafards, punaises, mille pattes génétiquement modifiés (ils ont de longues antennes et un corps cônique), moucherons, araignées, et en ce qui nous concerne présentement, des souris.
La drôlerie en question: mesdames (ha oui pcq "mademoiselle" n'existe pas au Québec, un pas pour le respect des femmes) partent à la chasse aux souris grignotteuses de frigo.


(on n'aurait jamais eu ça avec mister muscle juice)

et puis ce genre de vues/situation ne serait pas passé innocemment:


(en québécois, la chose fine et rose qui accroche votre regard se dit "craque-cul"... (!!!!))

Au passage, vous voici désillusionnés également sur la question d'une tonalité raffinée, parfumée, soignée qu'aurait pu encourager une présence féminine majoritaire.
Lorgnez plutôt un coup:



Ici, on mange à la casserole, à même la boite de concerve si on a envie, et on subi comme tout le monde l'odeur de bière qui stagne deux trois jours encore après les soirées sans se jeter sur la serpière. Ci dessous un cimetière de bouteilles et de meubles après passage d' (plus ou moins) invités:




De la distinction? De la pudeur? Du tact? que neni!

Acte III, scène 4:
Kerrin, Pierrick (voix en coulisses) puis Eri
(couloir devant la salle de bain, porte fermée, son de douche. Kerrin, courbée, fait les cent pas en se tenant le bas du ventre)
-accessoires: rouleau de PQ-

Kerrin:
Putain, j'ai envier de chier, j'ai envie de chier.

(un temps, elle frappe à la porte de la salle de bain)

Pierrick (aggressif)
Quoi?!

Kerrin (bas)
Je peux pas me retenir, je peux pas attendre! (criant) Je peux rentrer prendre du PQ?

Pierrick
Mais merde! je suis dans ma douche! y a pas moyen d'être tranquille!

Kerrin
Il y en a plus dans les toilettes du sous-sol!

Pierrick
Je prends ma douche! ok?! Débrouille toi! ...Ras le bol!

(Kerrin se tord le ventre et grimace
Claquement de porte
Eri entre, sourire aux lèvres, brandissant un rouleau de PQ)

Kerrin
Ho Eri! You save my life!

(Eri, Kerrin sortent.)

Scène 5
Nancy, Kerrin
(salon, la TV est allumée, Nancy affalée dans les fauteuils poussièreux, Kerrin remonte du sous-sol)

Kerrin
Haaaaaaaaaaaa. Ca va mieux. Nancy t'as soupé? tu partages une choucroute avec moi?

Nancy
Je viens mais je vais plutôt prendre des toasts au beurre de peanut.

(elles sortent.)


Scène 6
(la souris passe)




Rideau


29 mars 2007

Analytics, ô mon bel analytics, dis moi qui est la plus lue


Mesdames et messieux,

sachez que DIRE DU MAL DES FRANCAIS ATTIRE UN VASTE PUBLIC INTERNATIONAL:

dès la publication de "le coq me debecte", la fréquentation de ce blog a littéralement explosée.
analytics, réseau d'espionnage de google/blogger, m'a offert un planisphère rempli de petits points jaunes de connexions.

voici un aperçu des villes plus ou moins connues qui abrittent mes amours de lecteurs:

Vancouver
Mexico (merci CA)
Mérida (merci CA qui bouge)
Paris
Buckow
Jakarta (haha!!)
Mohan
Delhi
Kelowna
Wanatchee
Marion (?? c'est aux us, ça vous dit qqc??)
Villahermosa (merci CA qui bouge tjs)
Montréal
Drummondville (ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis)
Sorel
Chambly (celui là l'est pervers, à 7connexions par jours, je suppute du harcèlement)
Marinstown Cross Roads (tout ça)
Nogent sur Marne (moins la classe déjà)
Moulineaux
Sucy en brie
Poussieu
Ozoir la ferrière (que de jolis noms en banlieue parisienne)
Gerzat
Waterloo
Long Point
Foshan (en chine en chine!!)
Prima Porta (italie!!)
Beijing (re la chine, ça y est je mexporte)
Fenghuang (mais comment me lisent-ils?)
Shah Alam
Elbeuf
Anjou
Pritchard
Gatineau
Sparrows point
Garza Garcia (CA?)
London
exsétéra


ça en jette hein?!!

héhé.

je suis une star.
je vais apprendre très vite à snober les foules.



(qu'est-ce qu'on ferait pas pour caser une photo)

20 mars 2007

le coq me débecte


Oui on change de ton.

Ce coup-ci pas d'images de fin de jour romantique ou de flocons gracieux ni de récit pseudo humoristique, mais un dégout viscéral envers ma race, celle du coq tricolore.

J'ai un specimen de taille à vous présenter. ha oui celui là il arbore fièrement toutes les couleurs, il pavoise, il jacasse, il bombe le torse et il trimballe outrageusement sa crète molle et cramoisie. Il traîne ses pattes visqueuses jusqu'à mon cours de journalisme. Et il crie plus fort que les autres, il fait le beau devant toutes les poulettes présentes, sans voir qu'il n'est pas le seul coq de la basse cour d'ailleurs.

Je veux cracher mon venin contre cette honte. Parce que moi aussi quand je parle on remarque les rayures bleu blanc rouge sur mon plumage. Et je gerbe à l'idée qu'on puisse nous assimiler nous autres français à ce gros tas de suffisance qui n'a pas de quoi se payer une liposucion.

Cet être s'impose à nos sens non seulement par sa posture et son odieux sourire, mais aussi par sa voix, son aura de malaise qu'il dégage. Une vague de chair de poule se répand dans l'auditoire (sans suivi du champ lexical ni mauvais jeu de mot) quand il entreprend un demi tour sur son vaste séant rouillé pour se tourner vers le reste de la salle du haut de son deuxième rang. Il pense dominer l'assemblée, il néglige le prof et clame son savoir dans d'interminables périphrases pompeuses et baveuses. On entend la salive à chaque syllabe. On peine pour ces yeux qui tentent de s'adresser aux étudiants en grinçant dans leur orbite obscurci par une arcade lourde et ridée. Ils n'ont jamais du regarder autre chose que leur propriétaire. Cette voix sort de tripes bien rasasiées par des années d'exercice du métier d'avocat -on le saura!-, il transpire la carrière.
Que fait-il ici dans ce cas? Que vient-il apprendre dans un cours d'analyse de l'actualité lui avocat proche de la retraite, s'il ne s'agit que de couper la parole pour imposer un silence moite de la salle en déblatérant des "personnellement", "en tant qu' homme de loi", "je peux vous répondre là dessus", "je pense que si l'on avait une société parfaite", "je vais procéder en trois points" [hein vous québécois que ne connaissez pas la méthodologie], ses points en question sont espacés de bien 5 minutes chacun durant lesquels la salle s'impatiente, les bruits de papier s'intensifient mais monsieur coq enraillé continue, les mains jointes par le bout des doigts, l'auditoire rêve, du moins je l'espère, il est parti loin, non il n'est pas en train d'observer le représentant tricolore non par pitié...
A la fin, ma voisine québécoise remarque qu'il aurait pu dire la même chose en trente secondes. Nous venions de l'endurer un quart d'heure.

Le pire, c'est qu'il a amené sa copie femelle. Elle entame son monologue par un éclairé "comme on dit en langage de presse". Son bec est incarné dans ses mains. Elles sont pliées en forme de bec, et l'une vient becter dans l'autre quand elle s'exprime. Je soupçonne sa mentalité d'avoir gravé dans sa chair la marque de sa prétention: son côté gauche ne peut décrocher un rictus tordu qui lui dessine trois grosses rides sur la joue. Le plus impressionnant du tableau sont ses yeux. En tout temps fièrement exhorbités, une pupille étrangement sombre et dilatée, des arcades sourcilières fortes, tombantes. Comme si son cerveau était stimulé en permanance par une idée étonnament pertinente qui viendrait de jaillir.
Ses lunettes de soleil posées sur ses cheveux-infiniment-fins-blond-platine-au-carré en cet hiver canadien trônent au dessus d'un visage à la peau extra tirée, au front pourtant cisaillé de plusieurs plis et aux lèvres pincées.
Ajoutons-y un index qui vient accompagner le rictus et un pouce qui soulève encore un peu le menton.

Voilà les deux frrrançais qui s'expriment.

Pitié.

[veuillez m'excuser si je vous choque d'une quelconque façon. mais je suis écoeurée, alors ça donne ce que ça donne. m'accordez-vous des circonstances atténuantes si je vous dis que c'est Amélie Nothomb et son "Hygiène de l'assassin" qui m'a inspirée?]



(groupe de death metal que j'ai eu l'occasion de subir dans une cave puante
du 2e arrt de cette chère Paris, ville lumière)

06 mars 2007

retour à Montréal, ambiances

Toujours escortées d'un léger retard, des couleurs de janvier.




Mais en mettant les pieds dans la cuisine soigneusement entretenue par Grégoire dont l'esprit devait avoir pris l'avion avant le reste (il nous quittait en ce début d'année) nous fîmes la connaissance d'une horde de moucherons voraces et tenaces:


Soit. Sortons.











L'éclairage tamisé aussi, souhaité ou non, de ma chambre: