13 mars 2008

et tout commenca par... la fouille

Après 3h d'attente dans la zone d'embarquement dues au retard de décollage de l'avion, 8h30 de sardine entre Monsieur j'ai droit à au moins un siège et demi, Monsieur j'ai très envie de discuter de la neige et du beau temps, la gamine derrière qui marque des buts en permanence sur mon siège, et le géant devant qui me prive du dernier chef d'œuvre de Disney, je débarque enfin en terre blanche.

Je me pare de mon plus beau sourire pour entendre la bonne humeur habituelle de la douanière en tendant mon passeport. Mais je n'aurais droit qu' à un visage fermé et un très autoritaire "-Vous venez faire quoi au Québec? -...Voir des amis." Puis elle me jette la légalité comme si elle voulait me gifler avec.

En attendant anxieusement mon sac (lors de l'ultime fermeture, l'homonyme de cette dernière a rendu l'âme. je craignais de voir arriver toutes ma lingerie éparpillée sur le tapis roulant), j'observe autour de moi, notamment un joli chien qui joue avec sa baballe. Pi comme ça fait pas mal d'heures que je n'en ai eu l'occasion, je me dirige vers les toilettes à l'autre bout du hall. (ça va ça va, j'y viens à mon sujet.)

Un civil me barre la route et me demande mon titre de transport. Toujours encline a gouter à la bonne humeur locale je crois naturel de faire un peu d'humour en annonçant que héhé on me l'a déjà demandé puisque j' en suis à l'étape baguages. Sauf que l'apparent civil il veut pas du tout rire et me demande franco "As tu de la drogue sur toi?" heu... (cogitage+choc+humour? non hein ça doit pas en être+vexée là= je suis en train de rougir merde). "Non Monsieur. - Notre chien a senti que vous aviez de la drogue sur vous." (Ho le traitre! L'inoffensif joueur à la baballe!)
Et le clébard arrive avec son maitre, ils lui font sentir mon portefeuille, il s'assoit puis va chercher la baballe qu'on vient de lui lancer en récompense. Grrrrr.
"Avez vous du haschich sur vous?
-Non.
J'insiste, avez vous du haschich sur vous, ou nous allons devoir vous fouiller.
-(putain connard de québécois (!! horreur!), tu penses vraiment que j'aurais été assez conne pour en amener de France alors que c'est quasiment moitié prix chez toi! Si tu savais comme ton hostie de belle province m'en a fait fumer, et de la bonne!) Non, Monsieur, je vous assure. Fouillez donc."

Et voilà, le connard vide tout mon sac y compris les petites poches intimes pour fille biensur devant tout le beau monde, expose entre tous mes bouquins sérieux mon petit panda en peluche (manquerait plus qu'il lui ouvre les entrailles), pendant que j'étais surveillée par deux vigils qui ne me regardaient pas dans les yeux.

Entre ma colère et mon exaspération, je commençais à me demander si je n'avais pas réussi a oublier un petit qqc quelque part comme le jour ou je m'apprêtais a prendre le bus Montréal- New York, ou si un salaud d' étudiant n' avait pas laissé un bout dans la housse de la caméra de la fac en train de se faire disséquer.

Finalement Monsieur ne trouve rien et recommence son interrogatoire hyper varié en ajoutant ce coup ci que la fouille pourrait continuer avec une femme si je nie toujours. (glurps)
Je nie toujours.
"-Qu'alliez vous faire par là bas?
-J'allais pisser! Et j'aimerais bien y aller parce que ça presse! mais si ça vous rassure je peux attendre d' avoir vu votre collèguE!
-Vous pouvez y aller.
-Quoi aux chiottes et je reviens? (c'est quoi ces méthodes débiles?)
-Non, vous pouvez partir.
-OK. Bonne journée messieux (regard très noir bien à moi).

Vi vi vi, ce n'était pas prémédité mais ce genre de situation m'a bigrement mise en colère.
Nan mais c'est dingue! Imaginez la déception! En arrivant au pays des gentils niaiseux! Parmi je sais pas combien de gens c'est ma tête qu'ils ont trouvée suspecte! J'aurais l'air d'une droguée aux yeux de la province reine de la déchéance, où j'ai encore lu avant hier dans leur presse que les américains y venaient pour se saouler et se piquer en paix et aujourd'hui dans la même Presse, que chaque jour de paye des BS (ceux qui vivent du bien-être social) les flics ont entre 100 et 200 appels pour des bagarres à coups de couteaux dans les bars.
bref, vexée.

29 février 2008

en toute légalité



muhahahahaHAHAHAHAHA

17 février 2008

le monde est tombé

j'avais eu envie d'une vision planétaire disponible à tout moment. juste pouvoir lorgner sur le monde et rêver de la prochaine destination. j'avais pâtàfixé un planisphère sur un mur de mon 530 euros/mois.

depuis, fréquemment et à toute heure, y compris en pleine nuit ensommeillée, j'entends des sons de froissement de papier et de chute lente. le monde ne cesse de tomber.

aujourd'hui je ne l'ai pas remis.

je dois l' admettre, il s'agit d'un signe.


co-loques - les mutlitudes


en réponse aux brosses à dents

moi je dis que ça c'est plus représentatif des lieux:

suis pas originale




en rienfoutant de blogs bd en blogs bd, ai trouvé ça. c'est récurent chez les coqs illustrateurs cette envie de terre où tout va bien. où y en a rien à foutre des trucs importants. enfin c'est comme ça dans mon souvenir. y a bien une raison pour que l'épidémie des grincheux infecte le pays des gentils.

21 janvier 2008

petites annonces

Jeune fille amoureuse cherche moyens de lutter contre beaux parents possessifs envers leur progéniture.

Jeune française recherche expatriation immédiate.

Utopiste recherche appartement spacieux au loyer inférieur à 200 euros sans charges démentielles injustifiées ni obligation de services douteux.

Malade recherche médecin compétant sensible à la douleur physique du patient.

Exaspérée recherche suppression de l'administration.

Apprentie extrémiste recherche destruction de la société de consommation.

Parisienne recherche arbres et silence.

Débordée recherche temps libre.

Soumettez vos propositions en commentaire, inutile de joindre fiches de salaires, caution, cv, baptême, facture de téléphone, lettres de recommandation, certificat médical ou tout autre paperasse.

Merci.

10 janvier 2008

"travailler moins pour gagner moins et vivre mieux" (courrier international), ou sécher la journée de boulot pour se sentir mieux

haaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
non ceci n'est pas de la flemme.

se lever un peu tôt, prendre trois tasses de café, s'informer sur libé.fr, dévier inévitablement sur le blog des 400 culs puisque ce doit être important puisqu'il est TOUJOURS en lien sur la page d'accueil, et commencer de s'habiller à l'heure où je devrais être partie, entrer dans une rame de métro à l'heure où je devrais être sur mon lieu de travail, lire paisiblement pendant que toute la foule du wagon gueule des "connasse d'RATP, je vais encore être en retard! que je parte en avance à l'heure ou en retard j'arriverai jamais à l'heure!!" (le chauffeur pique un roupillon ), pour finalement bloquer à la dernière correspondance et me dire que oui, ce serait plus agréable d'aller vagabonder dans les librairies plutôt que de travailler toute la journée, et hop demi tour. non tout ceci n'a rien de la flemme, mais juste d'un grand désir de liberté absolue.

pendant la matinée, trois appels de ma responsable. c'est pas que je suis irresponsable, c'est que j'aimerais bien être tranquille. vers midi je me décide à écouter mon répondeur. hou elle est pas contente. j'assiste à tout son questionnement, "mais tu devais bien venir aujourd'hui? le deal de cette semaine c'était lundi-jeudi-vendredi! tu vas revenir? et demain tu reviendras?" (demain étant le dernier jour du contrat). vers 14h j'appelle et prends soin d'accentuer ma voix enrouée, de bégayer un peu, limite de gémir. "je viens de me réveiller, c'est horrible, je suis tellement désolée", etc etc. et là pas contente du tout, elle se charge de me rappeler les règles du Travail, et m'annonce que si elle était pas si gentille, je me taperais un avertissement. "-ouin ouin, bonne journée quand même -bonne journée".

ok. secondes désagréables passées. revenons à MA journée.

ça fait du bien.

vive la décroissance, vive le temps de vivre.

non parce que ça devient un peu aliénant de travailler plus pour gagner son pain quotidien.

c'est pas une vie ça. ça va deux minutes de se dire, nouveau job nouvelles découvertes, j'apprends tout plein de choses, ha tiens comment ça bosse dans l'administration, ha ouais, et dans la restauration, ok, et dans l'animation, hum, et dans la rue, hooo. y a un temps où bon, ce serait bien d'errer tranquillement.

ho comme je suis une enfant pourrie gâtée. qu'elle veut rien faire. hou! je dirais même bouh!

nan mais je veux bien avoir un peu de volonté.

mais dans l'administration ils sont fous (cf bureau 19...), dans la restauration rapide ils veulent qu'on soit dévoués corps et âme pour la cause mal bouffe (j'ai été virée de Mc Do pour faible motivation et cadeaux injustifiés à la clientèle), dans l'animation, c'est sympa mais le soucis c'est qu'on ne gagne strictement rien, et enfin dans ce tout dernier job de rue, il s'agit d'avoir la fibre commerciale, et, comment dirais-je, je dois pas avoir le truc.

laissez moi vous expliquer.

à l'origine on nous engage pour notre sensibilité envers les causes humanitaires.

grandes causes houhou!!!! sauvons le monde ouais!!! tous ensembles dans la rue ouais!!!

le job: engagés par une société sous traitée par les ONG humanitaires, on part en équipe dans la rue à des points stratégiques pour aborder 100% des passants et "recruter" de futurs donateurs.

toute naïve j'ai cru aux arguments donnés lors de la formation: "vous agirez pour le Bon", "vous ne serez pas des commerciaux, vous n'aurez à convaincre personne mais à permettre à ceux qui le souhaitent mais n'ont jamais pris le temps de le faire, de donner et soutenir les actions d'handicap international." "vous rencontrerez des personnes formidables et vous vous enrichirez humainement" etc etc

j'ai pris le message à la lettre et j'en ai appris beaucoup "en rue".

j'ai découvert tout un tas de personnalités des plus pourries aux plus lumineuses.

"le monde sait où il va, pas la peine de changer quoi que ce soit"

"je suis pour l'implosion de l'univers"

"l'humanité va s' autodétruire et c'est très bien comme ça"

"les handicapés ça sert à rien"

"les mines antipersonnel c'est une arme de génie!

-heu tu sais que ça touche à 85% des civils?

-déjà on dit pas civils on dit dommages collatéraux. et ensuite, il faut drainer la population mondiale, et ils sont trop nombreux au Tiers Monde, quelques morts ça rafraîchit.

-sauf que dans la plupart des cas ça ne tue pas ça estropie. ça ruine des vies et handicape leur entourage.

-(jubilation) bah oui c'est ça qu'est génial! un mort quand c'est mort ça gène plus, un handicapé ça bloque au moins deux personnes. hey! j'm'y connais moi en armement.

-top cool. ... bonne journée! (smile obligatoire)"

mais à part ça je croise des gens qui ont eux même déminé, vu des enfants détruits, des horreurs, et qui me disent que c'est bien ce que je fais, mais que si je veux aller sur le terrain, que j'y réfléchisse bien, car ça en fout un coup. que j'ai un beau sourire, que ça c'est précieux, alors que je prenne soin de moi et de ma jeunesse.

ou carrément hors sujet: un homme qui sort de prison et qui décèle en moi une "aura artistique", "vous êtes divine, vous resplendissez, comme j'aurais aimé vous rencontrer sans votre costume de travail"..............

un autre qui me trouve un peu speed et me propose de me transmettre sa lumière. rdv pris pour une séance où il va mettre sa main a quelques centimètres de la mienne et me procurer du bien-etre. c'est sa façon d'aider l'humanité. il ne manque pas de me demander d'amener le jour J une paire de chaussettes propres, car on se déchausse dans la salle, pour les ondes. heu... ok.

un individu qui me propose d'être camerawoman de son projet humanitaire en Amérique Latine...

etc etc

le soucis est que toutes ces rencontres ne sont pas l'objet de mon job. ma responsable a longuement cherché à décrypter mes faiblesses pour comprendre mon mauvais "taux". car nous avons des objectifs, un rendement, une productivité à respecter. il faut récolter au minimum un donateur par heure, ceci consiste à lui faire signer un contrat qui fait de lui un donateur régulier, quelqu'un qui donnera tous les mois quelques sous et ce ad vitam eternam dans l'idéal.

Or j'ai tendance a m'estimer comblée quand quelqu'un a compris tout ce que je lui racontais sans pour autant avoir les moyens de donner.

couac! mauvais boulot. doivent signer.

la responsable a compris que je causais un peu trop et m'a imposé d'avoir mon portable dans la main et de regarder l'heure quand j'engage la conversation avec quelqu'un et de ne jamais dépasser 6 minutes d'entretien.
et le travail de pub pour idées ne se fait pas seulement auprès des passants mais aussi entre nous. coaching assidu. chaque matin on se retrouve une demie heure avant pour officiellement un "brief". il est de rigueur que chacun son tour, on amène une motivation envers le magnifique boulot qu'on fait là, comme on l'aime et comme c'est le meilleur des boulots.

bref.

pi ce mode de "recrutement" prend une ampleur démesurée, maintenant la plupart des places parisiennes sont envahies par des récolteurs de sous pour différentes associations. les gens en ont ras le bol. et surtout, ça nécessite une masse de gens comme moi. et une masse de passionnés ça existe pas forcément en mode disponible 35h/semaine pour faire chier les gens.

donc ça prend une tournure purement street marketing.

et je me sens mal quand les gens que j'arrête croient voir en moi une bénévole acharnée, pleine de grandes et belles idées, et me quittent avec mille et une courbettes "bravo mademoiselle, c'est merveilleux ce que vous faites là, heureusement qu'il y a des gens comme vous"etc "-Merci mais là si vous continuez on va dépasser les 6 minutes réglementaires, aurevoir."

bah j'en ai la nausée.

parce que c'est juste un job bien payé, et qu'il vont bien se rendre compte que la boite qui nous emploie fait des bénéfices de malade, que c'est monsieur tout le monde qui les aborde, qui comme eux fait son taf pour bouffer.

désillusion.

alors journée libre.

tant pis pour le taux.