30 avril 2007

Webmasteuse part en vadrouille



Le temps fiiiiiiiiiiiile, Drummondville, les drôles de gens, les drôles de trucs qui font s'attacher au pays, le froid, la neige, l'horreur des doigts gelés, le périple de la Gaspésie en pouce (en stop), tout ça je voulais vous en parler avant le grand départ. Mais dans une heure LeLuc s'en vient pour reprendre ces lieux de toute une année, à nouveaux entre ses sales mains de rapace. Et je n'aurais plus les moyens de blogger.
Dans quelques heures c'en est fini. Ce soir on dort dans l'autre bout de propriete lucienne, chez Emilie, avec sa joyeuse bande de colocs a elle, pi Charles-André, nouvelle figure bondie au devant de la scène ces derniers temps et peut-être pour encore un bout d'avenir. (Un québécois qui aspire à une vie parisienne).
Demain départ pour l'Amérique du Sud. Cap sur le Pérou, le Chili et la Bolivie.
Aurore en vadrouille.
Pour mieux vous divertir à son retour. Prévu à Paris le 27 mai.

Bien à vous.



19 avril 2007

chu tombée en amour de toute une province

et j'ai pris un coup de soleil! si si, il y a trois jours il neigeait, et aujourd'hui, on se balade en t-shirt, on prend un smoothie glacé sur une terrasse ensoleillée (pour la première fois de l'année la terrasse) après un petit dej bacon-oeuf-pain brun à l'huile-café qui venait lui même après une douce nuit blanche surprise par un rayon de soleil doré, on marche en alternant les yeux pcq ça pique tant de luminosité et on récolte des joues rouges et un nez rosi.
et le soir des heures et des heures au bar à shisha, mais dehors. les coussins y sont entreposés aussi. un parc à deux pas, avec lac et mouettes dans les vestiges des neiges.
pi le lendemain matin poutine à 7h, suivie d'une session volutes.



puis une autre sur le balcon d'Outremont, avec sorbet pamplemousse et rhum-raisin. sans oublier les chaussures aérées ressorties du placard.



mais comment voulez-vous m'arracher à ça?

en plus j'ai pas du tout fini d'apprendre. je dois absolument rester puisque ce matin encore alors qu'on me posait l'éternelle question des petits dejeuners j'ai échoué lamentablement:
"la serveuse qui appelle Amandine Ma belle: pain blanc ou pain brun?
moi -pain brun.
la serveuse:-pain blanc?" gnrf.

et en voulant entrer dans une pizzeria, je demande au serveur de nous mener à la terrasse du premier étage. "on n'a pas de terrasse". heu mais et la pancarte indiquant les menus au 1er étage... ha oui, erreur fatale. Montréal. rdc un établissement. étage, un autre. bonne soirée monsieur.

et pi j'ai tellement de retard dans mes bloguages. je vous parle de soleil alors que je n'ai même pas encore décrit la traversée de l'hiver canadien. Vous ne pouvez donc pas comprendre l'ampleur extraordinaire d'un coup de soleil. Ok. rdv au prochain post.
et je vais vite vous parler de Drummondville aussi, c'est incontournable.

nb: je ne passe pas ma vie au resto, c'est juste l'effet départ atrocement imminent.






16 avril 2007

Expérience subalterne

vendredi soir, "party" après pièce de théâtre magnifique dont je vous transmettrai sûrement quelques extraits du texte. (journal intime poétique de Fernando Pessoa) au coeur de la soirée, on me donne le numero d'un jeune producteur que j'avais déjà eu l'occasion de croiser et qui cherche des pions supplémentaires pour un tournage le lendemain.

Voici mon cheminement dans la pyramide:

tel avec le producteur: viens à 18H30 et demande Olivier.

arrivée sur les lieux: Bonjour, Olivier (Régisseur général) est-il là?-oui, c'est moi. Aurore c'est ça? enchanté, je te confie à Jo.

-Salut Jo. (Assistant prod-plateau)
-Salut Aurore, tiens voici ton walky-talky
(oui oui ça se dit à l'envers),

et ce que t'auras à faire.
(il m'emmène à l'écart
du plateau, au bout
d'une petite rue)


en réalité je ne parlerai
avec lui qu'à travers
le walky talky
et n'aurai de
contact direct
qu'avec Nico

( Nième
assistant prod),
seule âme à
me parler

quasiment

d'égal à égale)


mais en fait
je me ferai
tout de même
rabaisser par Karine
(autre Nième
assistante prod)
,
seule fille
de la régie
qui tient
à garder
sa place
d'unique
femme
parmis
les mâles,
en me
critiquant
publiquement
par
WT



L'honneur est sauf, ce n'est pas moi qui amène les cafés, on m'apporte même régulièrement tout au long de la nuit (tournage de 18h30 à 5h) café, fruits, crêpe jambon fromage (fromage d'ici, cad cheddar orange fluo), soupe, pour que je ne meure pas de froid.

Ma tâche consistait donc à assurer la tranquillité de l'équipe et empêcher les curieux de venir pour un instant de magie, pour leur tout premier rôle de figurant, ou tout simplement de prier les résidents de passer ailleurs pour rentrer chez eux.

Impressions en vrac:
C'est une torture de rester debout sans rien faire ou presque 11 heures durant, dans le froid, toute la nuit, quand on a une fin de gueule de bois et dormi seulement trois heures la veille, et qu'on s'achève cigarette sur cigarette puisqu'on a que ça a faire. j'étais tentée de me mettre à chanter mais je craignais que le micro du talky walky dégénère et fasse profiter l'ensemble de l'équipe de mes talents incertains. les impros rythmiques sur les marches des escaliers m'ont vite lassée. les détails architecturaux de l'intersection Roy-Laval n'ont plus aucun secret pour moi. j'ai testé tous les points de vue. et quand j'étais en tailleur (en indien pr les québécois) sur le coté et que je fermais les yeux, j'entrais ds une sous gamme de méditation, les voitures qui passaient se métamorphosaient en berceuse de bord de mer. on aurait pu me croire en transe, mais ça n'était simplement que mes muscles tétanisés par le froid qui ne se laissaient plus contrôler.

Le jaune vif à bandes phosphorescentes n'est pas ce qui me va le mieux.

Néanmoins, je pourrais jouer la prude modeste mais ça me tente pas, voici ce qu'on m'a lancé en passant: -Tu es largement plus sexy que tous ceux qui sont là bas! c'est toi qu'ils devraient filmer! pourquoi ils t'ont pognée aux barrières?!

Sur toute l'équipe en question, un quart des mecs est la copie conforme du réalisateur aux lunettes rectangulaires noires de Mulholland Drive, celui qui doit dire "this is the girl". ou en d'autres termes, plus simple: style Godard quoi. Ils s'y croient ces québécois.

Par contre rare sont leurs patriotes fidèles: j'ai du endurer une bonne dizaine de fois les déceptions du genre: -qu'est-ce qui se tourne? (trépignements) un film américain? (yeux brillants) - non, un court métrage québécois. -ho... On s'en va.

Notez que Montréal francophone, c'est un mensonge. Les trois quarts des passants sont anglophones et de plus bourrés, et de plus cons, et de plus impolis, et de plus condescendants passés la barre des 30 ans, surexcités à l'idée de voir une caméra lorsque situés dans une tranche d'âge inférieure à 25 ans, et souvent loquaces à propos de leur tragique vie qui les mène à n'aspirer qu'à leur lit qui se situe comme par hasard juste au dessus du plateau, et attachés à leur véhicule au point de ne pouvoir imaginer le garer une rue plus loin. non, doivent passer.

Quand à votre assistante production dernier grade, elle tente gaiement de varier les formules pour ne pas devenir un légume: "bien le bonsoir, messieurs, pardonnez-moi d'interrompre votre discussion, mais un film se tourne actuellement juste ici, pourriez-vous passer par un autre chemin? " "mesdames je me vois dans le regret de contraindre votre trajectoire à bifurquer en raison d'un tournage" "excusez moi, heu monsieur, EXCUSEZ MOI!! SVP!!!!!! HEHOOO!! PAS PAR LA PUTAIN!!! heu Jo, Jo, un passant récalcitrant trottoir de droite"


enfin voilà, la suite au prochain épisode, le 2e jour de tournage étant reporté pour cause de tempête et de chutes de neige. Québec, jusqu'au bout.


12 avril 2007

Quand on est con...

"GROSCON & ASSOCIES
AVOCATS - ATTORNEYS

Longueuil, April 5th, 2007

Madam Eri ***
Madam Kerrin ***
Madam Aurore ***
Madam Nancy ***
Madam Claire ***
Mr Cedric ***
Mr Pierrick ***
Mr Sylvain ***
1750 Amherst ***

"without any prejudice"

Object: Luc ***
vs
Yourselves

Madam,
Mr,

We received instructions from our client Mr Luc *** , to send you the present notice regarding the above mentioned dwelling.

We were told that you not respect your obligations as tenants. Your numerous partys are disturbing the peace and security of the building. (le building entier et ceux d'à côté y participent) The noise and the number of persons in the dwelling are not acceptable. According to the constructions rules, the dwelling can't welcome more than twenty people. (et le Luc, en été avec son auberge de jeunesse, il en accueille combien des people?)

Because of your legal obligations, we ask you to stop immediatly this disturbing behaviour. (mmmh méchant young people) You have to respect all other occupants of the building and you are responsible for all the problems that the situation may have caused. (ça sent l'arrivée de l'état des lieux, leluc a du avoir l'occasion de lorgner sur les meubles destroyés, ma caution me file entre les doigts... et pourtant, qui se ventait d'avoir meublé l'appart dans les brocantes avec des tables à 1$? ha oui et la porte qu'il disait avoir été forcée, pour notre pomme ça, ça pue à des miles)

Failing to change your behaviour, our client will have no choice (pauvre chou. et ça lui aurait troué le cul de nous avertir, de nous demander d'arrêter en temps voulu?) but introduce procedures at the Rental Board for damages without any further notice.

GOVERN YOURSELF ACCORDINGLY"

voilà. Et leluc il était tout fier au début de nous dire que son grand appart pouvait accueillir de beaux partys étudiants. Il nous avait même conseillé le vigile à l'entrée.
Un habitué le Luc. Ca doit être une routine de trainer tous ses locataires devant les tribunaux à la veille de la fin du bail, en guise de prime, quelques indémnités pour tapage nocturne qui empêche les morts de dormir en paix.
Ce lâche a bien pris soin de faire sa plainte après le dernier passage pour les loyers du tout dernier mois de location. Il ne nous a pas touché un mot à ce propos. Juste le "hallo" mensuel, le scritch scritch des liasses de billets comptées avidement et la porte qui claque sans aurevoir.

Maintenant que nous savons que nous ne reverrons jamais nos cautions, je suis toute ouïe si vous avez des idées d'aurevoir adequat. Du genre péter toutes les prises, aller chercher les cendres du four crématoire et les répendre dans toutes les tuyauteries, mettre des aiguilles acérées dans tous les fauteuils, souder les robinets, toutes les serrures, lui rendre de fausses clés, mettre de la glue sur la cuvette des chiottes, enfin bref, je suis très faiblement inspirée, épuisée à force de rire de tant de connerie humaine.
Je vous écoute.


02 avril 2007

carpe diem au 1750 Amherst

  • "j'aime bien avoir les doigts dans le nez. Ca réchauffe les doigts." Nancy
  • Aurore: un genou c'est pas stable.
Nancy: ça dépend comment tu le contrôles.



  • exemple de choc des cultures, le clavier d'ordi. Ici, les québécois s'amusent follement à indiquer des touches qui ne correspondent pas à ce qui va s'afficher sur l'écran. Vous cherchez le "é"? pas de problème, tapez sur le point d'exclamation. Faut juste le savoir quoi. Et je ne trouve jamais le point d' interrogation dessiné sur une touche qui vous affiche une virgule ou je ne sais plus quoi. Alors comme parfois, mon ordi aimant par dessus tout les siestes, j'utilise celui de Nancy, j'ai eu en m'installant une touchante surprise de ma très chère québécoise qui prend soin de son inadaptée de coloc française:
si c'est ti pas mignon.
  • 3h du matin. Sous sol (près du four crématoire, glauquitude à souhait, éclairage au néon, odeur noséabonde). J'ai mes écouteurs avec Tool à fond. Je m'attèle à la noble tâche du transfert de mes vêtements de la machine à laver vers le séchoir.
Une silouette sombre surgit, Sylvain:"bouh".

J'ai l'honneur de vous annoncer que je ne suis pas cardiaque, mais presque.

  • Le même sous sol, en pleine journée. J'arrive et découvre une vague d'eau mousseuse qui se répand sur le carrelage. No problème, c'est normal, Pierrick a lancé deux lessives en même temps.
  • 4h du mat. Couloir.
Aurore- tiens! Sylvain. Encore en train de bosser?
Sylvain- Ouais putain j'ai trois devoirs à faire pas commencés, deux en retard d'un mois et l'autre à rendre dernier délais demain. J'en ai marre.
Aurore- Mois aussi j'suis dans la merde, un dossier de 8 pages que je devais rendre il y a deux semaines. J'en suis à 20% de pénalité. blabla quelconque. Où en est ton téléchargement de Rome?
Sylvain- J'ai les 4 premiers épisodes de la deuxième saison arrivés.
Aurore- On en regarde quelques uns?
Sylvain- Ca marche.

  • Un après midi, après un film. On sort Nancy et moi gambader dans la neige, je cris un "j'adore ce pays", des québécois m'ont "regardé croche". On récolte ceci, une rareté en Canadie (mon premier croissant depuis 8 mois!):
  • Brouhaha général d'une journée de semaine étudiante au hasard: "Ostie d'calisse de tabarnac je suis tout mêlé." "Putain de merde j'suis à la bourre" "J'ai payé septante dollards de légumes chez Métro, j'ai pas le temps d'aller jusqu'au marché jean talon" "ho i'm so tired. no i wasn't drunk yesterday."

  • Un coup de blues? Un sentiment de solitude? Des considérations métaphysiques insolubles?

Pas de problème, il y a juste à choisir parmis les 7 autres portes et frapper pour avoir un sourire et des heures assurément légères. Ou migrer vers la cuisine pour croiser un Pierrick avec ses poivrons à la poêle, une Claire avec ses oignons jeunes, un Cédric avec son nutella, une Kerrin avec ses saucisses de Francfort, une Nancy avec son thé qui la drogue, un Sylvain avec ses radis tranchés au couteau de boucher, une Eri avec ses algues séchées...

Un coup de barre?
Ils en rient mais...

Ils me soutiennent pour me permettre de préserver un minimum de dignité:

Enfin pas toujours...


Et pi s'sont pas mieux eux hein...






Dans un mois c'est fini... :'(