trêve d'amitiés
Cessons un temps ces effusions: je suis en pays hostile.
Père m'a appelé hier et m'a délicatement reposée sur terre par plusieurs sectionnements des suspentes de la voile avec laquelle je naviguais toujours tranquillement vers le sol de cette vaste contrée que l'on nomme Canada. J'avais pour davantage de sûreté d'ailleurs axé mon largage sur la zone Québec afin de m'assurer une communication optimale avec les indigènes.
Après plus de deux mois passés à flotter, (je respirais déjà l'air du nouveau monde mais n'avais pas encore goûté à la dureté des terres) je sentis un haut le coeur lorsque j'entendai Père me dire: "Bon alors, t'as recontré des gens ou tu vis encore uniquement dans ta colocation?".... Paraîtrais-je à ce point cloîtrée dans les brumes de l'introversion?
Certes je n'économise pas le temps que j'ai l'occasion de passer avec ces personnes qui ont l'avantage d'habiter à quelques mètres de ma chambre, de se prélasser dans le même salon et de partager avec moi les quatre misérables "ronds" de la cuisinière ainsi que, pour certains, d'être particulièrement agréables à vivre. Je vous rapelle qu'ils sont quasiment tous eux aussi de métaphoriques parachutistes atterris sur ces terres rougeoyantes et en passe, accessoirement, de geler. Mais j'ouvre égalment les yeux à cet ostie d' pays, tabarnac!!!
Un des meilleurs moyens de se jeter dans la fosse québécoise est bien cette fourmilière universitaire, perdue au-milieu-de-la-lisière-de-la-forêt-du-Mont-Royal, où je passe le plus clair de mon temps à jongler entre les films québécois, les cours sur les films québécois, les profs passionnés par les films québécois et l'histoire de la province québécoise, les futurs cinéastes québécois et même des québécois sans aucun lien avec le cinéma (québécois), les cafétérias québécoises avec du pain et du café québécois (ouille), les galettes québécoises, les muffins québécois, les goblets québécois, les pailles québécoises qui servent de cuillère, les claviers d'ordi québécois, les règlementations québécoises, la monnaie québécoise, de plus en plus le climat québécois, les souterrains québécois, les détours interminables de couloirs et d'escaliers québécois pour se protéger de l'hiver québécois qui arrive à un rythme québécois, et pour finir les inimitables expressions québécoises.
alors hein!?! bon! na.
Bref il m'arrive parfois, voire fréquement de prendre conscience d'être étrangère. si si.
Aujourd'hui en fut une occasion d'exemples prolifères.
Lorsque notamment mon groupe de théâtre glousse en entendant mon accent, se ligue pour m'assaillir et m'accuser de l'ensemble des préjugés à propos des français. Je suis donc affublée de qualificatifs tels que "prétentieuse" "hautaine" "intimidante" "centrée sur la tête" dans ma parole comme dans mes gestes et attitudes, "grognon", "sérieuse", etc
Nan mais je les aime bien, ils sont pas méchants ces québécois, ce sont des bons vivants, accueillants, un peu naïfs, archaïques dans leur façon de parler, et pas très cultivés... ;)
Mais non je dis des niaiseries! chu ben bête! c'est qu'j'ai d'la misère à vous comprendre vous aut' parfois! C'est toute! Pi vous comprenez-tu qu'j'aie un air de boeuf quand Isabelle du théâtre m'di qu'"il mouille dehors" ou que son personnage est "habillé comme la chienne à Jacques"!
Père m'a appelé hier et m'a délicatement reposée sur terre par plusieurs sectionnements des suspentes de la voile avec laquelle je naviguais toujours tranquillement vers le sol de cette vaste contrée que l'on nomme Canada. J'avais pour davantage de sûreté d'ailleurs axé mon largage sur la zone Québec afin de m'assurer une communication optimale avec les indigènes.
Après plus de deux mois passés à flotter, (je respirais déjà l'air du nouveau monde mais n'avais pas encore goûté à la dureté des terres) je sentis un haut le coeur lorsque j'entendai Père me dire: "Bon alors, t'as recontré des gens ou tu vis encore uniquement dans ta colocation?".... Paraîtrais-je à ce point cloîtrée dans les brumes de l'introversion?
Certes je n'économise pas le temps que j'ai l'occasion de passer avec ces personnes qui ont l'avantage d'habiter à quelques mètres de ma chambre, de se prélasser dans le même salon et de partager avec moi les quatre misérables "ronds" de la cuisinière ainsi que, pour certains, d'être particulièrement agréables à vivre. Je vous rapelle qu'ils sont quasiment tous eux aussi de métaphoriques parachutistes atterris sur ces terres rougeoyantes et en passe, accessoirement, de geler. Mais j'ouvre égalment les yeux à cet ostie d' pays, tabarnac!!!
Un des meilleurs moyens de se jeter dans la fosse québécoise est bien cette fourmilière universitaire, perdue au-milieu-de-la-lisière-de-la-forêt-du-Mont-Royal, où je passe le plus clair de mon temps à jongler entre les films québécois, les cours sur les films québécois, les profs passionnés par les films québécois et l'histoire de la province québécoise, les futurs cinéastes québécois et même des québécois sans aucun lien avec le cinéma (québécois), les cafétérias québécoises avec du pain et du café québécois (ouille), les galettes québécoises, les muffins québécois, les goblets québécois, les pailles québécoises qui servent de cuillère, les claviers d'ordi québécois, les règlementations québécoises, la monnaie québécoise, de plus en plus le climat québécois, les souterrains québécois, les détours interminables de couloirs et d'escaliers québécois pour se protéger de l'hiver québécois qui arrive à un rythme québécois, et pour finir les inimitables expressions québécoises.
alors hein!?! bon! na.
Bref il m'arrive parfois, voire fréquement de prendre conscience d'être étrangère. si si.
Aujourd'hui en fut une occasion d'exemples prolifères.
Lorsque notamment mon groupe de théâtre glousse en entendant mon accent, se ligue pour m'assaillir et m'accuser de l'ensemble des préjugés à propos des français. Je suis donc affublée de qualificatifs tels que "prétentieuse" "hautaine" "intimidante" "centrée sur la tête" dans ma parole comme dans mes gestes et attitudes, "grognon", "sérieuse", etc
Nan mais je les aime bien, ils sont pas méchants ces québécois, ce sont des bons vivants, accueillants, un peu naïfs, archaïques dans leur façon de parler, et pas très cultivés... ;)
Mais non je dis des niaiseries! chu ben bête! c'est qu'j'ai d'la misère à vous comprendre vous aut' parfois! C'est toute! Pi vous comprenez-tu qu'j'aie un air de boeuf quand Isabelle du théâtre m'di qu'"il mouille dehors" ou que son personnage est "habillé comme la chienne à Jacques"!
Je me ridiculise également sans le vouloir en posant tout un tas de questions à un assistant réalisateur venu nous parler de son art. Je suppute effectivement quelque moquerie lorsque, après avoir parlé de longue année de labeur sans vacances il répond à mon interrogation sur une éventuelle hibernation des tournages pendant l'hiver par "sais tu, Madame, il y a de la neige au Québec." Il y a fort à parier qu'il ait décelé mon accent exotique.
M'enfin j'aurais tout de même appris que si je fais carrière au Québec, je ferai partie des rares à ne pas se plaindre du manque de congés étant donnée la période de chômage technique (ou climatique) qui s'étend de décembre à avril.
8 commentaires:
Morte de rire ! J'adore quand tu racontes à la façon quebéquoise, les subtiles différences français-québéquois, ta vision de l'extra-terrestre qui débarque ... bref je n'ai qu'un mot : ENCORE !!
(et oui je suis fan ...)
désolée l'anomyme (et donc la fan) c'est moi vanessa !!
Et un adepte de plus, un! J'aime vraiment la façon dont tu écrit, cette fameuse plume qui avec subtilité manie la langue afin de nous faire partager ces petits moments complices... je suis fan :p
Les articles en paraissent presque...trop court!
Vivement la suite ;)
Kiss!
didondidondidondidonc.... que de complimentations aveugles c'en est déroutant! je ne reconnais plus mon environnement familier ponctué de cassages, vannes, croche-pieds et massacres publics! avec qui me battre maintenant? j'avais conscience que les distances diluaient les tensions m'enfin... à moins que ce soient les silences de ces gens qui ne daignent pas causationner ici qui cachent bien des choses... HAAAAAA bien aimée paranoïa, que ferais-je pour rester dans mon cocon maso sans toi!
heh bé Vanessa, Marc, merci!! au prochain épisode.
"Je suis donc affublée de qualificatifs tels que "prétentieuse" "hautaine" "intimidante" "centrée sur la tête" dans ma parole comme dans mes gestes et attitudes, "grognon", "sérieuse", etc"
Mais qui sont ces gens qui jugent, dans une langue d'un autre temps, une personne sur son élocution sans connaitre sa réelle personnalité?
Comment ça t'as pas encore atteri calice! Il va falloir songer à mettre sa ceinture de sécurité et tout le tremblement puis a affectuer fissa une descente sur le plancher des vaches sans crash! Non mais oi je dis ça pour toi car paraît-il qu'il ferait plus froid en altitude or il ft déjà plus froid que presque partout ailleurs au Québec donc...enfin moi je dis ça je dis rien... En tout as, et bien qu'a ma grande joie je suis a peu près informé de tes aventures quotidiennes, les relire sur internet est tout aussi amusant!
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